THE GRUDGE

Réalisateur : Takashi Shimizu
Acteurs : Sarah Michelle Gellar, Jason Behr, Clea DuVall
Sortie : 29 Septembre 2004


La jeune Karen ne se doute pas qu'en entrant dans cette maison, elle va clore son destin et celui de ses proches. Etudiante américaine travaillant bénévolement pour le centre d'aide sociale de Tokyo, Karen a pour mission d'aider une vieille infirme dans ses taches ménagères. Elle investit la demeure qui renferme le pire des fléaux : une malédiction qui semble suinter des murs et condamne tous ceux qui osent y pénétrer. Suite à plusieurs décés surnaturels, un commissaire japonais commence à traquer les indices et plonge dans le passé de la maison.









Deuxième remake américain d'un film d'horreur japonais contemporain (après Ring/Le Cercle), The Grudge est donc l'adaptation de "Ju-On : The Grudge". Réalisé en 2002 par Takeshi Shimizu, le film s'était démarqué de l'abondante production de films d'épouvantes par sa construction particulière (les évenements sont racontés sans suite chronologique), et sa réélle capacité à effrayer ses spectateurs.
Usant de tous les artifices habituels (hausse de son, fantômes en contrechamps, personnage déformé et masqué par ses cheveux), la recette de Shimizu fonctionnait à merveille tant le rythme de l'épouvante était maintenu et tant le réalisateur sait user des ombres et gérer l'espace de sa maison. Ju-On souffrait néamoins d'une narration tellement décousue qu'elle en devenait un danger pour le spectateur distrait.
Donner l'occasion à un réalisateur de refaire son propre film, c'est bien evidemment la possibilité de gommer les défauts. Loin du remake de "Ring" par Gore Verbinski, qui s'evertuait à recopier plan par plan le film d'Hideo Nakata, "The Grudge" est un réél travail de refonte sur une base toujours reconnaissable. Le rythme est passé à la vitesse supérieure pour mieux correspondre au standard des films hollywoodiens, ainsi le film est devenu plus fluide, moins morcelé. Ca n'empechera toutefois pas d'enormes baisses de rythme d'entacher le déroulement du metrage.
Conservant la structure narrative initiale, Shimizu choisit toutefois d'intégrer de nouvelles scènes permettant de répondre aux questions que l'on se posait en sortant de "Ju-On", et la principale, Pourquoi tout ces massacres ? Ainsi le rôle de Bill Pullman garde toute son importance malgré une présence à l'écran minime. Le casting d'ailleurs peut préter à sourire, avec le nouvelle Scream-Queen, Sarah Michelle Gellar, au générique, on reconnait la volonté des producteurs d'attirer le spectateur dans un univers qu'il connait (elle fut l'interprete de nombreux Teenage movie orienté horreur...). La belle s'en sort toutefois avec les honneurs, puisqu'elle réussit suffisement à se détacher de sa période post Buffy et nous convaincre. Bien sur, la présence de tant d'américains dans une ville japonaise rend l'intrigue peu crédible, la pillule passait largement mieux dans la version originale.
Non dénué de nombreux défauts entachant régulièrement le récit, notemment au niveau de la longueur et de la répétitivité de certaines scènes. The Grudge reste un spectacle efficace, souvent effrayant, et un excellent moyen de se replonger dans cette horreur suggérée et fortement emprunte de la culture fantastique japonaise.

AUTEUR : NANO

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