LE JOUR D'APRES

Réalisateur : Roland Emmerich
Acteurs : Dennis Quaid, Jake Gyllenhaal, Ian Holm, Sela Ward, Arjay Smith
Sortie : 26 Mai 2004


Le climat global terrestre se dégrade de jour en jour. Les pays civilisés en sont les principaux coupables à cause d'une industrialisation et d'une polution à outrance. Un scientifique (Dennis Quaid), en analysant l'ere polaire préhistorique, convient qu'un changement climatique allait survenir dans un futur proche.
La catastrophe ne se fait pas attendre. Tokyo puis l'Europe et enfin Los Angeles sont dévastés par de gigantesques ouragans. La menace ne fait que commencer, un gigantesque raz de marée menace maintenant New York, et le scientifique prévoit une glaciation de l'hemisphere nord en seulement quelques jours.





En utilisant les fibres scientifique afin de justifier plus ou moins les catastrophes que vont devoir supporter ses personnages, Roland Emmerich réutilise les fils bien connus du film catastrophe. Depuis la bande annonce, aucune surprise, des evenements naturels de toutes sortes vont venir terrasser la Terre entière à grands renforts d'images chocs (la plupart sont dans le trailer).
Historiquement, le film catastrophe est apparu dans les années soixante en surfant sur la vague des menaces nucléaires entre Est et Ouest. Plus considéré comme un cinéma terrifiant, à la limite de l'horreur, le genre a progressivement évolué vers du divertissement pur et dure, avec l'évolution des trucages, puis l'avenement du numérique (Deep Impact, Armaggedon, Twister...). Les plus réussis étant souvent les plus simplement impressionants, la psychologie n'a jamais rééllement eu le temps d'atteindre les personnages des films catastrophes tant la dimension terrestre empeche le réalisateur de s'apesantir sur ses acteurs.
Mais voilà, Roland Emmerich a grandi. Apres nous avoir gratifié de quelques uns des nanards patriotiques les plus friqués d'Hollywood (ID4, Stargate, Universial Soldier, Godzilla). Monsieur a décidé de faire cavalier seul, et de devenir subversif (c'est lui qui le dit). On lui remettrait bientôt la palme d'Or à la place de Michael Moore. En effet, fini les reverences intermittables sous le drapeau étoilé. Emmerich tente le cynisme et les sarcasmes vis à vis du gouvernement américain. Autant être clair de suite, c'est une foirade totale.
Si le contrat budget/effets speciaux/scènes impressionantes est potentiellement rempli. Celles ci sont trop courtes, voire trop peu nombreuses pour cataloguer "Le jour d'apres" comme un simple film catastrophe. Roland Emmerich signe plutot un film quasi intimiste... Autour d'une famille éclatée (mari absent, fils en vadrouille amoureuse), le réalisateur nous offre un joli déballage de clichés sentimentaux désuets. La sauce ne prend evidemment pas, et l'ennui lui pointe le bout de son nez. C'est d'ailleurs au moment ou le spectateur se dit qu'il est decidemment très mal installé dans son fauteuil qu'Emmerich nous balance une petite floppée de SFX, joli, efficace, mais qui blase passé les deux ou trois premières minutes.
Pour en revenir sur le nouveau caractère subversif de notre ami germano-ricain, "Le jour d'après" est peut etre le film le plus pro-américain de sa carrière pourtant déjà amplement chargée. J'eviterais de trop vous dévoiler le scénario, mais "Le jour d'après" c'est un film américain qui parle d'américain qui ne se soucie que des américains. Pas un mot sur les autres continents... Mr Emmerich essayez donc de faire un film en Europe ou en Asie, c'est une cure de bien être que vous ferez à votre talent indéniable de techicien du ciné, et peut être aussi un acte social favorable pour éviter ce patriotisme puant qui décridibilise totalement les valeurs que vous colportez dans tous vos films.



CONTRE
Des clichés, des clichés et encore des clichés
Une intrigue téléphonée
Un patriotisme fatiguant
Des longueurs fatales
POUR
De jolies images d'un New York sous la neige
Des seconds rôles sympas


AUTEUR : Nano

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