
FESTIVAL
DES TRES COURTS
Vendredi 7 Mai, 20h30
Le coup d'envoi est lancé partout en France pour le 6ème
Festival des Très Courts.
Cette année, une sélection internationale de 50 films
sera projetée, suivi le lendemain d'une sélection régionale,
Around The Très Courts. Le principe est simple : thème
libre, la seule contrainte concerne la durée, 3 minutes maxi
hors titre et générique.
A l'entrée, le programme est distribué avec une grille
qui permettra à chacun de voter pour ses 3 films favoris, la
gagnant remportant le Prix du Public. La projection commence et de
suite, le ton est donné, la qualité est au rendez-vous.
Les
premiers courts donne plutôt dans le comique, avec différentes
techniques : film bien sur, mais aussi animation 3D ou traditionnelle.
De ce début, on remarque l'excellent The God, où une
statue en or de Shiva est au prise avec une mouche bien perturbante.
Après un combat épique, la mouche en sortira vainqueur.
Un magnifique travail d'animation de synthèse, il n'était
pas évident de donner une idée de mouvement à
une statue comportant 8 bras ! On retrouvera aussi le déjà
très connu et grand classique Cortex Academy, un grand moment
comique. S'ensuit alors une série plus engagé socialement
ou politiquement. La société de consommation et le travailleur-esclave
(Excursion, un petit goût de Fight Club dans la forme, ou encore
The Cage), la vidéo surveillance dans la vie quotidienne (le
parfait Street Academy, d'ailleurs un des lauréat de cette
année), la guerre, la télé.... Bref des films
sur l'actualité, pas toujours belle à voir mais si importante
qu'il serait impossible de l'ignorer. On retiendra aussi From The
104th Foor, ou quelle mort choisir (brûler ou sauter) après
qu'un avion ai heurté la première tour le 11 septembre,
un scénario écrit par une fillette de 14 ans.... Ca
glace le dos tellement c'est poétique dans la forme, tellement
dur dans le fond.
Pour se remettre de tout ça, on retourne dans l'humour, avec
un excellent dessin animé, How To Cope With Death, où
une mémé se battra contre la mort, au sens chorégraphié
du terme... délicieux.
Un petit entracte permet de digérer les premiers film et de
noter quelques impressions, histoire de voir plus clair pour le vote
final. Le noir se fait à nouveau, la seconde partie sera moins
facile à aborder. On reste dans l'humour, mais cette fois plus
cynique, plus grinçant, critique. Killing Time At Home (prix
de l'animation) marquera par sa cruauté et son désespoir
(un homme achète des amis via internet, pour les jeter par
la suite, lassé de cette amitiée parfaite) ; Now What
sur le déclin de la planète (guerre, pollution, que
laissons-nous à nos enfants) ; Fishing Nemo (notre amis poisson
clown transformé en happy meal) et Non Fat (ne parlez pas d'allégé
à un patron de snack).... Mais que serait le monde sans l'amour
? Pour finir cette sélection, on se penchera donc sur les relations
entre personnes. Amoureux ? Pas que... Petite scène intime
dans Les Tartines, sexe de bonne éducation dans Mom I'm Coming
Soon, familles éclatées dans Familieportrett, amours
d'enfants dans le tendre Lucas, ou amour impossible pour Mademoiselle
Berengère, vielle dame seule dans Mieux Que Rien. Ou encore
Kama-Sutra soft tout en fondus enchainés (la femme puis l'homme)
dans The Art Of Making Love, prix de l'originalité.
Pour finir, de l'amour bonheur, très positif, avec A quoi ça
sert l'amour, joli dessin animé avec en bande son la chanson
du même titre d'Edith Piaf. Encore une petite intervention,
celle de Emma De Caunes, présidente du jury de cette année,
pour nous annoncer les 3 prix attribués. Reste donc aux spectateurs
le dur moment de voter. On serait tenté de donner sa chance
au film de Chloé Micout, A Travers Elle, où elle se
met en scène dans différentes émissions télé
connus (Buffy, le Loft...). E-Motion Capture, très belle réalisation
dans laquelle deux lacets vont danser. Mating Call, film tourné
en un seul jour dans un très beau noir et blanc, avec comme
seuls paroles des hurlements d'appels d'une femme et d'un homme qui
se cherchent, sans se trouver.
Une belle année, où on constate que les jeunes talents
sont très nombreux à travers le monde, tant dans l'écriture
que dans la réalisation technique pure. Après deux heures
de courts, on ressort la tête pleine de bon moments, de questions
ou de vision de mauvais goût (Sorry, ou un homme s'accouple
avec un champ !?, ou le très drôle Si Quieres Puedes,
le braquage d'une banque de sperme, pas par hasard...).
Bref, vivement l'année prochaine, avec pourquoi pas des idées
à soit à mettre en image....
Auteur : MATT