Bien avant que Nemo, Buzz Lightyear ou Woody n'envahissent nos écrans et n'emerveillent petits comme grands, Pixar avait déjà créé tout un univers remplis de codes visuels et sonores qui déjà portaient la marque définissable de Pixar. Le site officiel nous permet dorénavant de revoir tous ces bijoux primés aux Oscars par le biais d'Internet. Regarder les courts métrages de Pixar, c'est comme avoir une ligne chronologique de l'avancée dans l'imagerie numérique.








THE ADVENTURES OF ANDRE & WALLY B.


Méconnu du public parce que plus considéré comme un test que comme un réél court métrage, André & Wally est le tout premier court métrage d'animation en images de synthèses de l'histoire. Au moins le premier à appliquer les codes corrects d'une histoire, deux personnages très "Tex Avery", une mise en scène musicale toute simple mais brillante et l'utilisation d'un matériel peu approprié (Serveurs Cray). Nous sommes en 1984, John Lasseter officie aux seins d'ILM dans le département spécial de l'animation par ordinateur. Pixar n'existe pas en tant que tel, mais ce sera ce projet qui attirera les producteurs à proposer à Lucas Computer Graphics Division de faire les effets spéciaux de "Young Scherlock Holmes".



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LUXO JR.


En 1986, Pixar réalisait son premier film en images de synthèses à son compte. John Lasseter pas encore si célèbre réalise ainsi Luxo Jr, petit film sans prétention mais qui permet de se faire une idée du potentiel de l’animation en image de synthèse.
L’histoire est simple, Luxo, une petite lampe joue avec un ballon sous les yeux ébahis de sa mère, une lampe aussi, évidemment, bien plus grande.
Outre le gag du ballon crevé et du choix d’un plus gros ballon(voir le court métrage pour plus de détails au niveau de l’histoire), l’intérêt c’est de voir comment s’anime ces objets sur l’écran. On est alors bluffé par la qualité de la mise en scène tout d’abord, par le jeu des lumières, et de sa gestion dans l’espace, lorsque les deux lampes sont à l’écran, les deux faisceaux lumineux se croisent, les objets autour sont magnifiquement éclairés, et n’oubliez pas, nous sommes en 1986, c’est du jamais vu !
De plus, outre la gestion de la lumière, il y a l’animation en elle même qui est époustouflante. Voir les deux lampes humanisées par leur attitude se démener avec le ballon est un vrai régal, et on ne se lasse pas de regarder les détails de la mécanique de Luxo Jr, sans défaut, bref, un travail précis, soigné qui sera la marque de Pixar tout au long de son histoire. Un premier court métrage intéressant donc, au niveau de sa technicité, l’histoire en elle-même n’étant qu’un support pour ce procédé.



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TIN TOY


Tin Toy est sans doute le court métrage de Pixar que j’aime le moins. C’est celui qui vieillit le plus mal, même s’il reste intéressant sur bien des aspects. Premièrement, l’histoire, qui n’est pas sans rappeler à la fois celle de Toy Story (jouets vivants) et celle de Monstres et Compagnie (le bébé effraie les jouets tout comme les monstres ont peur des enfants).
Au delà de cette histoire rocambolesque, on se laisse porter par la réalisation de John Lasseter, encore une fois au commande qui cherche ici à mettre en pratique l’image de synthèse pour animer cette fois, des éléments plus difficiles. Finies les lampes, on passe à un être humain (bébé) et à un jouet (de nouveau, animation d’une mécanique). Si le jouet est très bien animé, les reflets sur son visage excellent à ce niveau, son tambourin, l’utilisation de son accordéon laissent bouche bée, le jouet est une réussite, on atteint un niveau exceptionnel, et cela laisse présager que du bon. Par contre, le bébé est plutôt mal réussit. Effectivement, on a plus le sentiment qu’on est face à un objet animé en pâte à modeler qu’en images de synthèses. Des progrès devront (et seront) être fait sur ce point.
Donc, un court métrage médiocre ? Oui, à la vue des autres productions. Mais qui reste de très bonne qualité, mais donnons-nous le droit de chipoter un peu. De plus, c’est sans doute le moins drôle. L’humour ne fonctionne pas, les gags sont faibles, l’imagination n’était pas au rendez-vous.


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KNICK KNACK


Dans la même veine que Tin Toy, le court métrage de Pixar nommé Knick Knack met en scène un jouet. Plus tard, le projet sera nettement remanié et revu à grande échelle pour Toy Story. L'avantage que John Lasseter trouve en mettant en scène ces petits personnages faits de plastiques ou de bois, c'est de compenser la pauvreté et la rigidité de l'animation par le fait qu'un jouet n'a pas de mouvements aussi amples qu'un être humain. Tin Toy a eu pour effet de prouver à Pixar qu'il était encore trop tôt technologiquement pour se permettre d'animer des personnages humains en gardant un certain standard de qualité. Dorénavant, Lasseter décidera donc de n'animer que des êtres synthétiques (Le prochain être humain sera Geri, dans le cours métrage "Geri's game").
Histoire toujours aussi simple, mais Knick Knack propose encore un personnage terriblement attachant. Remarquez les nets progrés en matière d'animation. Les détails sont plus nombreux, et la neige synthétiques absoluement impeccables.


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RED'S DREAM


Red’s Dream est sans doute mon préféré, drôle et émouvant à la fois ! Certes, il n’a pas la fraîcheur d’un Knick Knack, mais il y a dans ce court film une énorme tendresse !
C’est l’histoire d’un monocycle rouge, enfermé avec d’autres vélos dans un magasin et qui rêve qu’il se produit en spectacle devant un public. Alors un clown fait son numéro, assis sur le monocycle et jongle avec trois boules. Le gag, c’est que parfois, le clown rate ses boules, et c’est Red qui les rattrape avec ses pédales, et qui finit par jongler tout seul et par terminer le spectacle en solo sous les acclamations du public. Puis retour à la réalité, il n’est qu’un petit monocycle attendant d’être acheté et qui s’ennuie de sa petite vie. Drôle, émouvant, mise en scène efficace, Lasseter toujours dans les parages, animation du tonnerre, un court métrage génial, simple, énergique, touchant, envoûtant, à l’ambiance sombre et pleine d’espoir, bref, la magie Pixar est au rendez-vous encore une fois.


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GERI'S GAME


Geri's game est paru en 1997, entre temps Pixar a sorti deux longs métrages hautement acclamés Toy Story et 1001 Pattes (A bug's life). Geri's game va marquer son temps par une nouvelle prouesse technologique. Bénéficiant du savoir faire acquis dans la manipulation de leurs logiciels, les animateurs de Pixar vont donner vie au premier personnage humain de la société. Geri, qui obtiendra d'ailleurs un rôle dans Toy Story 2 (le réparateur de jouet), est un personnage atypique, un "petit vieux" attachant, aux mimiques expressives.. D'ailleurs Geri's game est un véritable artifice d'émotions, tout passe par le visage de ce septuagénaire un peu fou.
Drôle et émouvant, encore une réussite autant technique qu'artistique pour Pixar.


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FOR THE BIRDS


Sans doute le plus hilarant court métrage de Pixar. Un effort fut concentré sur l'animation faciale de ces petits oiseaux qui nous refont le vilain petit canard version satirique. A la manière des classique de Disney, les personnages dévoilent leurs sentiments à travers leurs yeux; le court fourmille de détail, a un rythme soutenu et est un régal pour l'oeil. Une véritable réussite précurseur du style "animalier" du "Monde de Nemo".


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MIKE'S NEW CAR


Spin off bonus de "Monsters inc.", Mike's new car est une commande spéciale de la part de Disney pour la distrution du DVD en édition collector de "Monsters". Reprenant les deux personnages principaux, la trame du court sort totalement du contexte du film pour se recentrer sur un détail comique particulier. Sans vouloir trop en dire, le scénario du court est peut être le moins inspiré, banal et certainement le moins émouvant de tous. Bénéficiant des mêmes moyens de production que le film, la qualité d'animation est par contre au top niveau.


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BOUNDIN'


Hommage à la comédie musicale new yorkaise des années 60, mais replacé dans un contexte plus champètre, "Boundin" est l'hilarant dernier court métrage de Pixar. Réunissant l'équipe responsable du "Monde de Nemo", Boundin est une fois de plus une éclatante vitrine du savoir faire de Pixar. Tant au niveau technique, l'animation et l'expression des personnages est bluffantes, qu'au niveau mise en scène, John Lasseter se dépasse sur un format qui ne laisse pas droit à l'erreur, tout, dans Boundin, est fouillé et étudié. Le résultat est à l'écran, généreux, drole, inventif et O combien rassurant sur le savoir faire de Pixar.


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